Au crépuscule de son mandat, le président américain Joe Biden effectue une visite de deux jours en Angola.
Cette visite est notable car, malgré les nombreux discours de Washington sur la nécessité de contrer l'influence de la Chine en Afrique, il est extrêmement rare qu'une telle attention personnelle soit accordée au plus haut niveau.
Il s'agit du seul voyage de Joe Biden en Afrique au cours des quatre dernières années de sa présidence. Et il faudra peut-être attendre un certain temps avant d'assister à une prochaine visite présidentielle américaine : au cours de son premier mandat, Donald Trump n'a jamais mis les pieds sur le continent.
Pour le président angolais João Lourenço, la visite de Biden constitue donc une importante réalisation diplomatique, peut-être la plus importante depuis son entrée en fonction en 2017.
Ce qui figure en tête de l'agenda des deux présidents ne surprendra probablement personne : les questions économiques.
Le gouvernement américain a notamment exprimé le souhait d'un meilleur accès aux richesses minières de l'Afrique centrale. Avec l'Europe, les États-Unis ont participé à une initiative de plusieurs milliards de dollars appelée « corridor de Lobito ». Il s'agit d'un projet ferroviaire reliant le port atlantique angolais de Lobito à la « ceinture de cuivre » en Zambie et en République démocratique du Congo.
Il n'est pas certain que les droits humains soient à l'ordre du jour.
Le bilan de l'Angola en matière de droits humains est sombre. La police a été impliquée dans des meurtres, des violences sexuelles, des actes de torture, un usage excessif de la force et la détention injustifiée d'activistes et de manifestants pacifiques.
De plus, l'année dernière, le président Lourenço a introduit deux nouvelles lois qui restreignent considérablement les droits humains fondamentaux. La première prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu'à 25 ans pour les personnes qui participent à des manifestations entraînant des actes de vandalisme et des interruptions de service. La seconde permet au gouvernement d'exercer un contrôle excessif sur les médias, les organisations de la société civile et d'autres institutions privées.
La visite de Biden en Angola - la première d'un président américain - est une occasion rare d'aider le peuple angolais en évoquant les abus auxquels il est confronté. Cette opportunité de haut niveau ne se représentera probablement pas avant longtemps.
Biden doit la saisir.