(Beyrouth) – La nouvelle vague d’hostilités majeures dans le nord de la Syrie depuis le 27 novembre suscite des craintes quant au risque concret pour les civils de subir des graves exactions commises par les groupes armés d’opposition, ainsi que par le gouvernement syrien, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Toutes les parties au conflit devraient respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des normes internationales des droits humains, notamment en ne dirigeant leurs attaques que contre des objectifs militaires, en prenant toutes les précautions possibles pour éviter les victimes civiles, et en veillant à ce que les civils puissent fuir les combats en toute sécurité.
Le 27 novembre, Hayat Tahrir al-Cham (HTS), un groupe armé islamiste anti-gouvernemental qui contrôle la majeure partie de la province d’Idlib, a mené une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie ; combattant aux côtés de factions de l’Armée nationale syrienne (ANS), un groupe rebelle soutenu par la Turquie, HTS a rapidement pris le contrôle de vastes étendues du territoire, notamment la ville d’Alep et la région à l’ouest de cette ville. Le gouvernement syrien ayant promis de riposter avec « le langage de la force », l’armée syrienne ainsi que les forces russes ont mené des frappes aériennes dans les gouvernorats d’Idlib et d’Alep.
« Compte tenu des précédentes actions du gouvernement syrien tout au long du conflit qui dure déjà depuis près de 14 ans, il est à craindre qu’il ne se livre à nouveau à des tactiques brutales et illégales, causant des dommages dévastateurs et durables aux civils », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les groupes armés antigouvernementaux ont promis de faire preuve de retenue et de respecter les normes humanitaires, mais ils devront être jugés sur la base de leurs actes, et non de leurs paroles. »
Au 2 décembre, les groupes antigouvernementaux avançaient vers le sud en direction de Hama, l’une des principales villes de la Syrie. Des pertes territoriales ont également été signalées dans des zones sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes, dirigées par des autorités kurdes et soutenues par les États-Unis.
Le 30 novembre, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a souligné que la situation à Alep était en voie de « détérioration rapide », ajoutant que les combats avaient provoqué des déplacements « massifs » d’habitants d’Alep, et dans la zone à l’ouest de cette ville. Le 3 décembre, OCHA a signalé que les attaques à Idlib et dans le nord d’Alep, menées par des groupes d’opposition armés et par les forces gouvernementales syriennes, avaient tué 69 civils, dont 26 enfants et 11 femmes, et blessé 228 personnes. Au 4 décembre, le Réseau syrien des droits humains (Syrian Network for Human Rights, SNHR) a recensé 149 morts parmi les civils. Le 3 décembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a indiqué que des dizaines de milliers de Syriens avaient été déplacés depuis le début de la nouvelle vague d’hostilités, le 27 novembre.
Suite du communiqué en anglais.
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