(Beyrouth) - Le gouvernement de Bachar el-Assad a été renversé le 8 décembre 2024 par une coalition de groupes d'opposition armés, marquant la fin de plus de 50 ans de règne du parti Baas en Syrie.
Le gouvernement d'Assad a commis d'innombrables atrocités, crimes contre l'humanité et autres abus au cours de ses 24 années de présidence. Il s'agit notamment d'arrestations arbitraires généralisées et systématiques, de tortures, de disparitions forcées et de décès en détention, de l'utilisation d'armes chimiques, de la famine comme arme de guerre et d'attaques indiscriminées et délibérées contre des civils et des biens à caractère civil. Les groupes armés non étatiques opérant en Syrie, notamment Hay'et Tahrir al Sham et les factions de l'Armée nationale syrienne qui ont lancé l'offensive le 27 novembre, sont également responsables d'atteintes aux droits humains et de crimes de guerre.
La citation suivante peut être attribuée à Lama Fakih, directrice pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch :
« La chute du gouvernement de Bachar el-Assad offre aux Syriens une occasion sans précédent de construire un nouvel avenir fondé sur la justice, la responsabilité et le respect des droits humains. Pour les Syriens dispersés à travers le monde, le rêve que des comptes soient rendus pour des années de crimes et de brutalité est sur le point de devenir une réalité. Les nouveaux dirigeants de la Syrie, quels qu'ils soient, devraient rompre totalement et résolument avec la répression et l'impunité du passé et mettre en place un système qui respecte les droits humains et la dignité de tous les Syriens, quels que soient leurs antécédents ou leurs opinions politiques. Ils devraient rapidement prendre des mesures pour préserver et protéger les preuves des crimes et des abus commis par l'ancien gouvernement et garantir une justice équitable et impartiale à l'avenir. Les groupes d'opposition armés devraient envoyer un message fort et sans équivoque aux factions et aux combattants pour leur faire comprendre que les attaques illégales, y compris celles qui visent des individus en raison de leurs liens supposés avec l'ancien gouvernement, ne seront pas tolérées. Ils devraient s'engager à garantir le traitement humain de tous les individus, y compris les anciens fonctionnaires et soldats du gouvernement, les combattants affiliés et les loyalistes. »